SE CONCENTRER AU COLLÈGE ET AU LYCÉE : POURQUOI C’EST SI DIFFICILE ET COMMENT L’HYPNOTHÉRAPIE PEUT TOUT CHANGER

La difficulté de concentration au collège et au lycée n’est ni un manque de volonté ni un défaut d’intelligence

« Je lis la même phrase dix fois et je ne retiens rien. »

« Je commence à travailler… puis mon cerveau part ailleurs. »

« Je veux me concentrer, mais je n’y arrive pas. »

Si tu te reconnais dans l’une de ces phrases (ou si tu entends ton enfant les répéter), tu n’es pas en train de “devenir nul” ni de “perdre ta mémoire”.

Tu es en train d’expérimenter quelque chose de profondément humain : la concentration attentionnelle d’un cerveau d’adolescent.

Et cette concentration-là est spécifique, fragile, mais aussi extraordinairement puissante… lorsqu’on sait comment la mobiliser.

L’hypnothérapie est aujourd’hui l’un des outils les plus efficaces pour aider un collégien ou un lycéen à reprendre le contrôle de son attention, sans forcer, sans culpabilité, en travaillant avec le cerveau plutôt que contre lui.

CONCENTRATION ATTENTIONNELLE4

  1. Qu’est-ce que “la concentration attentionnelle” chez un adolescent ?

La concentration, ce n’est pas “se forcer à faire ses devoirs”.

C’est la capacité à :

  • diriger son attention vers une tâche (un cours, un exercice, un livre),
  • la maintenir suffisamment longtemps,
  • revenir à cette tâche lorsqu’on a été distrait,
  • ignorer (un peu) le bruit, les écrans, les pensées parasites.

Sur le plan neurophysiologique, cela mobilise plusieurs systèmes :

  • le cortex préfrontal (organisation, planification, maintien de l’objectif),
  • les réseaux attentionnels (ce qui filtre ce qui est important / ce qui ne l’est pas),
  • les systèmes émotionnels et dopaminergiques (motivation, intérêt, plaisir d’apprendre),
  • le système nerveux autonome (rythme cardiaque, respiration, état d’alerte).

Quand ces circuits fonctionnent ensemble, l’élève peut entrer dans ce qu’on appelle souvent “le flow” :

on est là, présent, concentré, le temps passe plus vite, on comprend mieux.

  1. Pourquoi la concentration au collège/lycée est-elle spécifique (et plus fragile) ?

Le cerveau d’un collégien ou d’un lycéen n’est pas un “petit cerveau d’adulte”.

Il est en pleine construction.

2.1. Le cortex préfrontal est encore en chantier

La zone du cerveau qui gère :

  • l’organisation,
  • la planification,
  • la gestion du temps,
  • l’inhibition des impulsions (résister à l’envie de regarder son téléphone),
  • la capacité à différer le plaisir (réviser au lieu de scroller),

est précisément celle qui mûrit le plus tard : le cortex préfrontal.

Cela veut dire :

  • que l’ado est capable de très grandes performances de concentration,
  • mais que cette capacité n’est pas encore stable,
  • elle est facilement perturbée par la fatigue, les émotions, les écrans, les conflits.

2.2. Hypersensibilité émotionnelle et pression scolaire

Au collège et au lycée, l’élève est pris dans un mélange explosif :

  • attentes familiales (“il faut réussir”),
  • pression scolaire (notes, orientation, concours),
  • comparaison permanente (réseaux sociaux, classe, fratrie),
  • construction identitaire (“qui je suis ?”, “suis-je à la hauteur ?”).

Résultat : une tension interne quasi permanente.

Or l’attention ne se déploie pas bien sur un terrain saturé d’angoisse.

Plus l’angoisse monte, plus le cerveau passe en mode :

“Survie, pas apprentissage.”

La concentration s’effiloche, la mémoire enregistre moins bien, le mental se met à tourner en boucle.

2.3. Le cerveau saturé d’écrans

Le cerveau adolescent est aussi bombardé :

  • de notifications,
  • de vidéos très courtes,
  • de scroll infini,
  • de multitâche permanent.

Ces stimulations créent une habitude :

l’attention devient ultra-fragmentée.

Passer ensuite à un cours d’1h ou à un exercice de 30 minutes sur un même sujet, sans interruption, ressemble presque à une violence pour le cerveau.

Ce n’est pas que l’ado “ne veut pas se concentrer”.

C’est que son cerveau a été entraîné à l’inverse.

  1. Quand l’ado dit “je n’y arrive pas”, ce n’est pas un manque de volonté

Beaucoup d’élèves finissent par se dire :

  • “Je suis nul.”
  • “Je ne retiens rien.”
  • “Je n’ai pas de mémoire.”
  • “Les autres y arrivent, pas moi.”

En réalité, dans la majorité des cas, on observe :

  • une hypervigilance anxieuse (le cerveau surveille le danger : échec, jugement, note),
  • des pensées anticipatoires (“si je rate”, “si je déçois”),
  • un système nerveux en mode alerte (respiration courte, tension musculaire, cœur accéléré),
  • une attention qui se défend en décrochant.

Ce n’est pas un défaut de caractère.

C’est un mode de fonctionnement neurophysiologique.

C’est là que l’hypnothérapie devient un outil d’une puissance exceptionnelle.

 

  1. Hypnothérapie et attention : pourquoi c’est si puissant ?

L’hypnothérapie, telle que je la conçois, n’est pas un “numéro de magie” où l’on endort l’ado pour lui “mettre” de la concentration dans le cerveau.

C’est un travail en profondeur avec le subconscient et avec le corps, pour :

  • réguler le système nerveux,
  • rééduquer les circuits attentionnels,
  • transformer la relation à l’apprentissage,
  • reconstruire la confiance et le plaisir de comprendre.

4.1. Réguler d’abord le système nerveux

Un cerveau en mode alarme ne peut pas se concentrer.

L’hypnothérapie commence donc presque toujours par :

  • une rééducation respiratoire (rythme vagal, cohérence cardiorespiratoire),
  • une descente de l’hypervigilance (relâcher la “surveillance permanente”),
  • une sensation nouvelle de sécurité intérieure.

Par des inductions adaptées (progressives, accompagnantes, jamais intrusives),

on amène progressivement le jeune à :

  • ressentir un calme stable (sans être endormi),
  • habiter son corps autrement (moins de tension, plus d’appui),
  • expérimenter une attention “posée” sans effort.

C’est la base : sans apaisement neurovégétatif, pas de concentration durable.

4.2. Reprogrammer les associations “école = tension / échec”

Beaucoup d’ados ont enregistré, sans le savoir, des associations de ce type :

  • “Travail = stress”
  • “Cours = ennui / danger d’échec”
  • “Évaluation = menace”

En hypnothérapie, dans un état de conscience élargie,

on peut travailler avec ces traces en profondeur :

  • revisiter certaines scènes (examens ratés, humiliations, remarques blessantes),
  • recoder symboliquement la scène (l’élève se voit réagir autrement, plus soutenu, plus stable),
  • installer de nouveaux ancrages émotionnels autour du travail :

calme, curiosité, sentiment d’efficacité.

Le cerveau ne fait pas vraiment la différence entre une scène vécue et une scène puissamment imaginée en état d’hypnose.

On utilise cette plasticité pour réécrire la manière dont l’école est ressentie de l’intérieur.

4.3. Construire un “espace attentionnel intérieur”

Dans beaucoup de séances, je guide le jeune vers la création d’un lieu intérieur :

  • un “laboratoire du futur” où il se voit concentré, efficace, calme,
  • une “salle d’étude intérieure” où il sait revenir,
  • une lampe frontale symbolique, un faisceau de lumière qui se pose sur ce qu’il choisit.

Ce travail symbolique :

  • donne un support concret à l’attention (une image, un lieu, une sensation),
  • permet de retrouver cet état à volonté, par un geste, un mot, une respiration,
  • donne à l’ado le sentiment : “je peux revenir à moi quand je veux”.

Ce n’est plus seulement “se concentrer”.

C’est habiter un état.

4.4. Installer des ancrages post-hypnotiques

L’hypnothérapie permet aussi d’installer des ancrages simples :

  • un mot-clé (“Présence”, “Focus”, “Calme”),
  • un geste discret (main sur le poignet, pression sur deux doigts),
  • associé à une respiration précise (inspiration lente, expiration complète).

À chaque répétition en séance,

le cerveau associe ce triptyque :

Geste + mot + souffle

= retour à la concentration calme.

Ensuite, pendant un cours, à la maison, en examen,

l’élève peut utiliser ce signal discrètement :

  • une respiration,
  • un geste,
  • un mot intérieur,

et retrouver plus rapidement son axe attentionnel.

C’est concret, utilisable, autonome.

  1. Concrètement : comment se passe une prise en charge en hypnothérapie pour la concentration ?

5.1. Première étape : comprendre le paysage attentionnel

Lors des premières séances, on explore :

  • le contexte scolaire (niveau, pression, difficultés),
  • la manière dont l’attention décroche (boredom, panique, agitation),
  • le lien avec l’anxiété, le sommeil, les écrans, les conflits,
  • l’histoire familiale (attentes parentales, perfectionnisme, peurs de décevoir).

On construit une cartographie fine :

où, quand, comment, pourquoi l’attention lâche.

5.2. Seconde étape : apaiser le corps, sécuriser le système

Avant de parler de résultats, on travaille sur :

  • le sommeil,
  • la respiration,
  • les sensations d’angoisse,
  • les crises de panique éventuelles,
  • la relation au travail (culpabilité / honte / peur).

Le but :

sortir le cerveau du mode survie et l’amener vers un mode exploration.

5.3. Troisième étape : travail sur l’attention elle-même

Là, on entre dans des protocoles spécifiques :

  • stabilisation attentionnelle et neuro-focus (ce que j’ai développé plus haut),
  • création d’images symboliques (lampe frontale, laboratoire du futur),
  • entrainement à l’alternance tension / détente cognitive,
  • installation d’ancrages post-hypnotiques utilisables au quotidien.

L’élève vit dans son corps, pendant la séance, une vraie expérience de concentration fluide,

et non un simple discours abstrait.

5.4. Quatrième étape : transfert dans la vie réelle

Enfin, on travaille le transfert :

  • comment utiliser le geste et le mot-clé en classe,
  • comment s’y prendre pour 20 minutes de travail efficace plutôt que 2 heures fragmentées,
  • comment revenir à soi avant une évaluation,
  • comment ne plus se laisser envahir par la panique.

On ajuste les protocoles,

on renforce les ancrages,

on donne des exercices simples à la maison.

  1. L’hypnothérapie : un outil puissant

L’hypnothérapie, dans ce domaine, est l’un des outils les plus puissants que je connaisse, parce qu’elle :

  • travaille avec le corps, le souffle, les émotions et le cerveau en même temps,
  • passe par l’expérience vécue, pas seulement par la théorie,
  • redonne au jeune un sentiment de pouvoir sur lui-même,
  • respecte sa sensibilité, son rythme, son histoire.

Elle ne remplace pas :

  • un suivi médical lorsqu’il est nécessaire,
  • un bilan neuropsychologique en cas de suspicion de TDAH ou autre,
  • un aménagement scolaire quand il s’impose.

Mais, pour une immense proportion de collégiens/lycéens en difficulté de concentration sur fond d’anxiété, d’épuisement ou de pression familiale, l’hypnothérapie est souvent le levier qui permet enfin de :

  • respirer,
  • se poser,
  • apprendre autrement.
  1. En résumé : ce que tu peux retenir (ado ou parent)

  • Si tu as du mal à te concentrer,

ce n’est probablement pas parce que tu es “paresseux” ou “nul”.

Ton cerveau est surchargé, sous pression, mal entraîné… mais plastique.

  • La concentration d’un collégien / lycéen est spécifique :

elle dépend de la maturation du cerveau, des émotions, des écrans, de l’angoisse.

  • L’hypnothérapie permet :
    • de calmer le système nerveux,
    • de recoder les émotions liées au travail,
    • d’installer des outils concrets (gestes, respiration, images intérieures),
    • de reconstruire le plaisir d’apprendre.
  • Ce n’est pas une baguette magique,

c’est une voie d’accès accélérée à tes propres ressources.

Si tu es parent,

ou si tu es toi-même collégien/lycéen et que tu te reconnais dans ce que tu viens de lire,

sache que la concentration se travaille, se rééduque, se renforce.

Pas en te violentant.

En apprenant à respirer avec ton cerveau,

à apprivoiser ton attention,

à faire alliance avec toi-même.

C’est exactement ce que permet un travail hypnothérapeutique bien conduit.

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