J’utilise des méthodes d’induction de l’hypnose/PNL qui me sont propres
Je focalise l’attention du patient sur les sens.
Et les manifestations émotionnelles que provoquent ces sens.
Ces sensations des sens peuvent être réelles ou imaginaires ou imaginées ou ressenties à partir d’image, de souvenirs, d’images-souvenirs ou de souvenirs imagées capables d’induire des émotions réelles, ici et maintenant, c’est-à-dire dans le présentiel de la séance.
Ces attentions peuvent être
- visuelles, un point sur un mur, sur un plafond ou sur la paupière ( créées par la réverbération d’une lumière, d’une ombre, d’une couleur au travers du tissu, ou même des hallucinations colorées), ou un paysage suggéré ou tiré du tréfonds de ses mémoires et qui évoque un sens, une sensation, une émotion tangible à l’instant de la séance.
- auditives, le bruit dans la pièce, les bruits extérieurs, ou les bruits intérieurs à l’individu, celles produites par une musique émise par un tuner ou téléchargé du web,
- olfactives, issues de la pièce, des cuirs ou des tissus de l’ameublement, ou de fleurs ou de parfums, des encens
- sensitives, liées aux habits du patient, ou au contact de sa peau avec son environnement immédiat, la chaise, le fauteuil, le coussin ou l’air ambiant
- gustatives, par le goût d’un aliment dans la bouche ou sa réminiscence…
Souvent je fais expérimenter à mon patient un mix de ces sensations en focalisant son attention, alternativement ou successivement, sur deux ou plusieurs sens, réels ou imaginés mais que l’individu perçoit avec forme au fur et à mesure de son évocation…
Le but de ces inductions est de dévier l’attention critique, cartésienne du moment présent et de mettre en avant l’activité quasi onirique, déphasée, pour privilégier ce que l’on appelle l’activité subconsciente, le subconscient, le Moi profond, le Moi intérieur.
Qualificatif varié car l’on ne sait pas de quoi l’on parle lorsqu’on évoque l’inconscient, le subconscient…
Le couplage de l’imagerie cérébrale médicale fonctionnelle à l’enregistrement des ondes cérébrales assure que l’on met en jeu plusieurs zones du cerveau :
- le cortex temporal
- le précuneus
- le cortex cingulaire antérieur
- le cortex occipital et le cortex visuel
Ce que l’on sait c’est que le subconscient est en processus d’éveil permanent, c’est l’endroit des automatismes qui assurent la continuité de la vie lorsque par exemple on dort, ou lorsque l’on est dans le coma, inconscient pour une raison ou une autre, traumatique, excès de drogue, choc psychique etc.
C’est aussi un intermédiaire entre les mémoires et la conscience… Comme celui qui alloue les adresses et les espaces aux mémoires…
L’hypnothérapeute étant avant tout comme un catalyseur, un « compagnon » de la partie inconsciente du patient, de sa « petite voix intérieure » (son daimonion, dirait Socrate), guidant celui-ci vers ses ressources intérieures, ressources stockées dans ses aptitudes latentes, sa mémoire consciente et inconsciente, ses facultés inexploitées d’apprentissage.
Il s’agit toujours d’une relation intersubjective,
qui échappe nécessairement aux mesures objectivantes des sciences « dures », trop de paramètres étant activés en même temps, dont certains ne peuvent être mesurés avec une pipette ou être lus sur un tracé électroencéphalographique, un CT-scan, ou une imagerie cérébrale…
Le type de communication qui s’instaure entre hypnothérapeute et patient,
est comme la définition implicite de la relation qui s’en dégage, constituent des données importantes à prendre en compte – bien davantage que ce qui se passe « à l’intérieur du sujet ». Cette dimension interpersonnelle du soin hypnotique comporte des variables complexes, de nature verbale, paraverbale, non verbale ou contextuelle, qui sont explorées depuis plus d’une soixantaine d’années par la théorie de la communication, la cybernétique de premier et de second ordre, la théorie des systèmes, la kinésique, l’éthologie, la proxémie, la thérapie de famille,
En réalité au cours de l’évolution, les émotions générés par nos sens qui sont leurs portes d’entrée
nous ont permis de survivre face à des prédateurs et d’assurer notre descendance. Mais les aléas de nos civilisation successives et télescopées dans le temps de deux voire trois siècles ne nous pas permis une adaptation efficiente.
Les sociétés et leurs savoir-vivre et leur religion ont imposé des lois pour contenir nos émotions, afin qu’elle ne s’expose pas. Or les émotions sont des incitations à l’action responsable d’un un rôle spécifique, préparant le corps à réagir.
Nous avons deux consciences :
l’une rationnelle qui pense et l’autre émotionnelle qui ressent. Ces deux consciences collaborent et fonctionnent avec harmonie ; mais « plus un sentiment est intense, plus l’esprit émotionnel domine, et plus l’esprit rationnel perd de son efficacité […] quand les passions s’emballent, l’esprit émotionnel prend le dessus ». Et le subconscient constitue l’interface entre nos consciences et les mémoires.
La mémoire est notre identité
Elle nous permet de nous situer dans le temps, mais aussi dans l’espace et les relations sociales, dans notre histoire, celle de nos proches ou de l’humanité tout entière. Sans elle, impossible de se projeter dans l’avenir, de prendre des décisions ou de faire du vélo.
Le bébé qui vient de naître, l’enfant qui grandit, l’adulte qui a mûri, le vieillard qui faiblit… A chaque âge de la vie, le subconscient nous permet d’encoder, de stocker et de récupérer des informations.